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Biographie

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Ma vie avec le piano

"A l'heure d'écrire ces lignes, je me souviens…

Je suis née à Paris en 1964. 

Mes parents m'ont donné une éducation austère et originale où primait le sens de la responsabilité, la conscience, l’obéissance, l’écoute des autres, l'ouverture au monde et à l'art. La valeur essentielle pour mon père était que sa fille exprime hautement tout son potentiel, réalise sa vie de manière libre et autonome en développant des valeurs d'élite authentiques. Finalement, il m'a encouragée et fortement poussée à être ce que j'étais. 

Ainsi, cette éducation si stricte et si exigeante m'a permis, même si j'en ai beaucoup souffert, de faire quelque chose de mon existence.

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Madame Gadenne enfant

L’étude du piano

J'ai étudié le solfège et le piano à l'âge de quatre ans et demi avec un professeur particulier, Madame Cécile Gadenne, une dame déjà âgée et sans enfant qui avait passé sa vie à enseigner à des générations de petites filles le goût du piano, le sens de l'interprétation et la rigueur nécessaire du travail quotidien. 

Elle exigeait de moi  beaucoup de travail avec peu d'encouragements. J'étudiais exclusivement de la musique classique et le programme des devoirs à la maison était toujours chargé.

Heureusement pour moi, j’étais studieuse et j'avais la facilité, bien que – grands tourments - j'avais et j'ai toujours une petite main et une impossibilité totale à mémoriser la musique. Moi qui avais une excellente mémoire et déchiffrais rapidement, j’en étais complètement désespérée et honteuse! Ces handicaps insurmontables compromettaient tout avenir musical d'excellence. C'est pourquoi je jouais avec tout ce que mon âme pouvait offrir et avec application. Régulièrement, sur les conseils de Madame Gadenne, j'essayais d'agrandir mes mains en mettant un rond de serviette entre chaque doigt… En vain.

Vers mes dix ans j'ai appris que j’étais l’élève préférée de mon professeur de piano et de son mari, chef d’orchestre et qu'ils souhaitaient me léguer après leur mort un piano. A moi de choisir parmi leurs instruments celui que je voulais.

On m’emmena dans le salon privé où les élèves ne rentraient pas et où se trouvait un magnifique piano à queue en bois de citronnier assorti d'une délicate banquette en bois et rotin pour jouer à quatre mains. Immense. Majestueux.  La Beauté. 

Je n'ai pas hésité longtemps… Je voulais le piano droit laqué noir Pleyel 1930 sur lequel j'avais étudié chez elle ! Ainsi que la lampe d’étude en bronze dont, petite fille, j’étais toujours intriguée par la minuscule ampoule éblouissante ! Et le tabouret pivotant en métal et bois ! Et la petite chaise de Madame Gadenne toujours assise à côté du clavier…

Ainsi fut fait lorsque mon professeur quitta cette terre. J'héritai aussi de ses partitions d'époque. J'avais 16 ans.

Depuis lors, contre vents et marées, ces objets ne m’ont pas quittée et sont aujourd’hui amarrés dans ma maison à Aubusson.

Cinquante ans après, j'ai compris que ce que je croyais être des handicaps était seulement là pour m'indiquer qu’un jour je devrais composer ma musique, adaptée à ma main, en improvisant. Et pourtant comme j'ai aimé Chopin, Beethoven, Bach, Schubert ! Comme je me suis enivrée jusqu’à l'extase de toutes les nuances, les émotions, les forces !

Ma destinée  m'a donc emmené au large de la musique des autres après l'avoir tant jouée, tant aimée. J'ai dû tout quitter, tout laisser, pour pouvoir commencer ma musique, qui représente les chants de mon coeur profond.

Et puisque le temps de la transmission est arrivé pour moi, je reprends le flambeau de mon professeur, pour accompagner dans la douceur et la grâce des jeunes pianistes qui souhaitent approfondir la joie essentielle de jouer du piano."

Catherine Haguest

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